BRUNO METRA

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DÉMARCHE

Photographe, vidéaste et plasticien, je m’interroge sur la capacité de l’humain à se construire confronté aux modèles proposés par les médias et les réseaux. L’influence de ceux-ci et leur impact sur l’homme et son identité, ses comportements et modes de pensées dans une société ou nous sommes soumis à une sur-abondance d’informations visuelles.

Chirurgie, sexualisation précoce, perte de sens… 

L’écran donne la possibilité de voir et d’être vu en même temps. Générateur et consommateur d’images, Il permet la mise en scène de sa vie, d’arranger ou de magnifier la réalité. Chacun devient son propre média et prouve son existence par son activité sur le réseau.

Se posent alors les questions liées à la retouche ou à la manipulation de ces informations. Perte de la notion de réalité, du vrai, au profit d’une autre réalité, une réalité fluctuante, déformé, divertissante.

Voyeurisme ou surveillance, information ou manipulation…

Quand apparaitre sur le réseau devient pour l’individu une preuve de son existence, le réel est alors validé par le virtuel.

L’écran devient un miroir dans lequel l’homme se cherche dans l’autre. 

Le soucis d’exister sur le réseau devenant primordial pour appartenir à une communauté.

L’identité au travers de l’apparence physique, l’altérité, la chirurgie (ID1, ID2 en collaboration avec la photographe Laurence Jeanson), la vitesse et la collision des informations (Flux), le pouvoir des écrans (Attraction) sont les thèmes que j’aborde dans mon travail.. Je collabore également avec le plasticien Stephane Durand sur le projet Cour Interdite qui questionne l’impact de la pollution sur l’humain et son environnement.

FLUX

Cette série est réalisée avec un téléviseur incapable de recevoir et de digérer le flot d’images auquel il est soumis. C’est celui que regardait mon père, atteint de la maladie d’Alzheimer. Il préférait voir ces paysages numériques abstrait plutôt que la réalité des programmes proposés par les chaines.

Dans mon travail je questionne l’impact que les médias ont sur les individus, comment le bombardement d’images et d’informations au quotidien peut influencer l’identité. Devant cet écran j’ai vu une analogie entre le fonctionnement de notre société et celui de notre cerveau qui lui aussi reçoit des signaux en permanence. Le résultat d’un flux trop important d’information dans des canaux qui ne peuvent les digérer assez vite, générant une perte de sens et de mémorisation.

J’ai décidé de faire des photos pour stopper le flux, faire un arrêt sur image, un screen shot faisant office d’état des lieux de la situation du monde. De montrer le chaos, la communication à outrance, ses excès et ses manipulations.

Mes images sont comme un palimpseste digital, montrant des images imbriquées les unes dans les autres, dans lequel chaque strate se voit dans l’autre et est transformée par l’autre. Chaque couche d’images laissant une trace, une mémoire dans la précédente ou la suivante. Les pixels semblent ne pas savoir quoi faire ni où se placer. Comme s’ils avaient perdu la mémoire de leur code d’origine, provoquant un chaos visuel proche de certaines formes d’arts abstraits.

Dans les médias on utilise aussi les pixels comme une censure, une protection contre une réalité choquante, la pixellisation pour protéger une identité, ne pas dévoiler un visage ou un logo, rester anonyme. Mais aussi pour protéger le spectateur de la dureté, de la violence d’une scène, d’une réalité qu’il ne peut supporter. Mais cela peut aussi aiguiser la curiosité, donner envie de voir et prêter à interprétations. L’apparition de pixels signifie qu’il y a quelque chose à voir qui a son importance, quelque chose que l’on ne peut montrer sans risquer de porter atteinte d’un coté ou de l’autre de l’écran à quelqu’un ou quelque chose. Dans ce cas le pixel est utilisé comme un écran, il montre et cache en même temps. C’est une façon de ne pas être confronté à une réalité, car on pixelise ce qui n’est pas acceptable.

J’imagine que c’est ce que mon père, spectateur hypersensible, replié sur lui-même, a ressenti, lorsqu’il m’a dit qu’il préférait regarder ces flux de pixels plutôt que les programmes habituels. Une protection, un refus de voir, une sorte de déni de réalité, ou bien une réalité altérée sous une forme lui permettant de la comprendre.

Cela pose la question de la perception de l’information dans notre société de surconsommation d’images. De notre façon de percevoir leur réalité, et de notre mise en perspective face à cette réalité.

SES ŒUVRES

de la série Flux (évidemment)

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PARCOURS 

2019
Bruxelles Collective Galerie Nardone - ID 1&2
2018
Milan art Fair -  ID 1&2 avec Galerie Nardone, Milan (Italie)
Seoul art fair -  ID 1&2 avec Galerie Nardone, Séoul (Corée du Sud)
Londres collective “Body Dysmorphic disorder“ -  ID 1&2 et Attraction
2017
Galerie RULENS - Flux, Bruxelles (Belgique)
Biennale d’art contemporain - Commissariat de Mauro Carbone “Du pouvoir des écrans“ - Flux et Attraction, Lyon (France)
2016
Galerie SAATCHI – Encephalitis, Paris (France)
Présentation au Musée d'Art Contemporain de Lyon pendant la conférence “Dialogue (par)mi les écrans“ curation par le philosophe Mauro Carbone, Lyon (France)
2014
Galerie F.BESSON - ID 1&2, Lyon (France)
Galerie Dukan -  ID 1&2,  Leipzig (Allemagne)
2013
Galerie Dukan - ID 1&2 , Paris (France)

RENCONTRER L'ARTISTE

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Bruno Metra Portrait Laurence Jeanson ©Photographie Laurence Jeanson & Bruno Metra ©